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Création d’un éco village


1) Introduction :

Le mouvement est encore très peu développé en France. Une vingtaine d’éco-villages en projet ou en voie de réalisation ont déjà été recensés, chaque éco village ayant sa sensibilité et son orientation propres.

Un éco-village est une « création nouvelle », mais rien n’empêche une commune de s’orienter progressivement avec l’accord de ses habitants, vers les techniques écologiques et les modes de fonctionnement d’un éco village. C’est précisément la vocation de ces lieux, que de constituer des expériences pilotes susceptibles d’être reprises en partie et adaptées dans la société par des individus ou des collectivités.


2) Les aspects de l’ éco village :

- ASPECT SOCIAL :

La vocation des éco villages est de mettre en œuvre un mode de vie collectif écologique et juste.

Par ailleurs, l’éco-village sera le lieu de mise en œuvre d’expériences diverses de solidarité locale, par exemple les systèmes d’échanges locaux (SEL) de biens et de services. Le village écologique reprend un peu les structures du village ancien, mais ici les personnes se rassemblent autour d’un idéal commun, alors qu’avant, on vivait obligatoirement dans son village de naissance ou de mariage, en supportant plus ou moins bien la pression sociale et les valeurs établies. A cela, on peut associer le fait que l’installation d’un éco village a la tendance d’enrayer le phénomène d’exode rural, qui s’est fait beaucoup sentir dans nos campagnes.

Face à la solitude que vivent de plus en plus de gens, certains recherchent à nouveau une vie de groupe, mais nous sommes plus ou moins éduqués dans un certain « individualisme » et vivre avec autrui n’est guère facile. Il faut harmoniser son comportement, ses besoins, ses envies avec ceux qui partagent notre existence, faire l’effort d’écouter, de discuter, de débattre, alors qu’il serait si facile de n’écouter que soi.


- ASPECT CULTUREL :

Les personnes attirées par un mode de vie écologique sont aussi la plupart du temps, celles qui se sont interrogées sur elles-mêmes et qui ont des préoccupations concernant ce que l’on appelle le développement durable. Mais le point qui revient avec le plus d’insistance dans les projets d’éco villages, est le refus répété de toute idéologie obligatoire ou dominante, de tout comportement sectaire ou de fermeture envers le monde extérieur. Le développement des éco-villages apparaît ainsi comme un moyen de s’opposer à la prolifération des sectes, qui, elles, ne veulent pas entendre parler de transparence, de communication, et de liberté des participants.

La référence à l’écologie est intéressante, car elle constitue une sorte de norme rninimale, basique, qui implique une attitude de respect envers la vie et les êtres humains, mais qui n’amène à aucune allégeance idéologique et laisse à chacun sa totale liberté de conscience. Aussi les éco-villages pourront permettre de constituer des activités, sans risquer de tomber sous l’autorité manipulatrice d’un mouvement sectaire, du fait de l’ouverture au monde social et de la circulation des informations et des personnes.

La dimension humaine, la richesse des relations d’amitié, la persistance des désirs et de l’idéalité, constituent certainement l’axe majeur du mouvement des éco-villages, celui qui déterminera leur création, leur succès, ou leur stagnation.

- ASPECT ECONOMIQUE :

La viabilité d’un éco-village compte aussi la création de structures économiques efficaces, liées à la pluriactivité. Les activités concernées, devant être conformes au respect des principes écologiques, éthiques et sociales définis par le cahier des charges ou la charte de l’éco-village.

La palette des activités proposées revêt une grande diversité, chacune d’elle bénéficiant de la synergie générée par l’ensemble des autres :

- développement de l’agriculture biologique

- accueil de visiteurs: tourisme. classes vertes, apprentissage et information sur les activités présentes dans l’éco-village, marché biologique, fête de l’environnement

- création de PME spécialisées dans un secteur technologique précis, par exemple dans le domaine des matériels pédagogiques, des communications, de la construction saine, des énergies renouvelables...

- activités et événements artistiques et artisanaux, ceci pouvant comprendre des ateliers d’artistes, des studios pour musiciens ou comédiens

- chantiers de rénovation ou de construction. La formule qui a fait ses preuves, des chantiers de jeunes bénévoles et des chantiers écoles, est tout à fait indiquée ici.

- expériences pédagogiques nouvelles en partenariat avec le ministère de l’Education Nationale, ou sous son contrôle. La plupart des projets d’éco-villages se voulant innovants portent un intérêt tout particulier à l’éducation.

- le développement des technologies de communication rendant possible pour de nombreuses professions le travail à distance, beaucoup de personnes exerçant déjà une profession pourront s’installer à temps partiel dans un éco-village en effectuant périodiquement des déplacements vers leur lieu d’activité initial.

Le niveau de vie peut être nettement plus élevé dans un éco-village que dans une ville, car les postes principaux (alimentation et logement) seront beaucoup moins importants, grâce aux systèmes de jardins collectifs et individuels et à la possibilité d’acquérir ou de louer son logement pour un coût relativement modique.

- ASPECT ECOLOGIQUE :

Le souci écologique se traduira par le choix :

- de l’agriculture biologique, qui s’avère peu onéreuse (suppression des engrais et pesticides chimiques)

- de techniques et matériaux de construction sains, susceptibles de développer tout un nouveau secteur économique. La plupart de ces matériaux sont peu coûteux (bois, terre crue, chaux) mais tout à fait fiables, et peuvent donner naissance à un habitat très abordable.

- des énergies renouvelables (solaire, éolienne, en tout ou partie).

- des systèmes de retraitement des déchets ménagers par le lagunage et par les toilettes sèches à composter. Ces dernières techniques étant parfaitement au point

Beaucoup d’éco-villages en France se construisent par la restauration de maisons anciennes ou de hameaux abandonnés. La construction neuve est souvent moins coûteuse et permet davantage d’innovation. Dans les deux cas, le souci architectural doit être prédominant, les exigences écologiques devant se combiner avec les considérations de cohérence, d’esthétique et d’adaptation aux besoins pratiques.

- ASPECTS JURIDIQUE ET FINANCIER

La spécificité de l’éco-village et la diversité de ses activités, amènent ses promoteurs à recourir à des montages juridiques variés associant selon le cas sociétés civiles immobilières, sociétés civiles d’exploitation agricole, groupements fonciers agricoles, associations loi de 1901, associations européennes. Il apparaît nécessaire de créer une formule juridique spécifique permettant diverses activités (agriculture, accueil, formation, artisanat..) ainsi que l’acquisition et la gestion d’un habitat collectif.

Mais la difficulté la plus importante tient à la structure actuelle des plans d’occupation des sols qui ne prévoient de zones constructibles qu’à proximité des villages déjà existants, alors qu’un éco-village a vocation à s’installer dans un site nouveau ou abandonné. Il serait donc nécessaire de créer un nouveau type de zone ou d’adapter le système existant.


3) Conclusion :

Si le mouvement des éco-villages est international, il est important qu’il trouve sa spécificité et sa force dans notre pays, compte tenu de nos traditions et de notre créativité. Il constitue une opportunité originale et pertinente parmi les réponses possibles à apporter aux graves difficultés sociales, environnementales, économiques que nous connaissons, et apparaît d’autant plus adapté à notre époque, car il constitue un pont entre l’ancestral désir de retour à la terre et des solutions avancées sur les plans technologique, écologique et social.

Avec la participation et écrit par " vincent anglade " un ami qui désire comme nous créer un écovillage.